Engouement pour les nouvelles technologies
Le jumeau numérique (Digital Twin) est un thème de plus en plus d’actualité auprès des responsables de l’immobilier d’exploitation. Il est porté par toute une série d’acteurs et de propositions de nouvelles technologies.
La diversité des discours et des solutions peut apporter une certaine confusion lorsque des choix doivent être portés. La contradiction des concepts entre eux n’est pas rare.
Cas d’usage « vertical » ou « global » ?
Il est important d’étudier la position de chaque technologie au regard des cas d’usages envisagés. Ces processus doivent-ils couvrir un ensemble de bâtiments (approche globale) ou, à l’inverse, sont-ils associés à un bâtiment particulier et ses composants (approche verticale) ?
Les cas d’usages d’une technologie BOS seront d’autant plus forts s’ils ont été pensés en même temps que la mise en œuvre des équipements et des éléments constituant un nouveau bâtiment (notamment le système de GTB du bâtiment). Si on fait l’analogie entre le BOS et l’ordinateur de bord d’une voiture : ce dernier ne permettra une conduite autonome et l’optimisation de la consommation énergétique seulement s’il est intégré à des composants physiques eux-mêmes intelligents. Une intégration forte avec les équipements est nécessaire, ce qui implique que l’ordinateur de bord ne pourra pas être transposé à un autre modèle de véhicule. De la même manière, le BOS/EBI est conçu pour un bâtiment.
Par ailleurs, une technologie de pilotage des équipements techniques d’un bâtiment ou l’établissement d’un jumeau numérique de données ne peut pas remplacer un outil qui couvre des fonctions qui sont par nature globales. Pour être plus clair, un BOS/EBI n’est pas destiné à supporter des processus de maintenance, de services aux occupants ou de gestion du travail hybride qui, le plus souvent, concernent plusieurs sites.
L’écosystème digital d’un patrimoine est donc composé d’une part d’un ou plusieurs outils globaux qui portent des processus et d’autre part de technologies associées à certains bâtiments de façon unique.
Importance de la standardisation
Si l’on veut favoriser l’intégration des technologies « Smart Building » du bâtiment (approche verticale) aux technologies à vocation plus globales qui portent les processus immobiliers, un seul mot d’ordre : la standardisation. Vos formats informatiques, vos technologies et votre organisation des données devront être les plus standardisés possible.
À titre d’exemple, il est impératif que l’ensemble de la donnée BIM soit en format éditable et standard pour l’ensemble du patrimoine. Cette donnée doit être partagée sur des espaces dédiés tel qu’Autodesk Construction Cloud. Les pseudo formats « open » comme l’IFC devront être évités car inexploitables sur la durée.
Les éventuelles « point solutions » seront réservées à des processus très spécifiques qui ne sont pas directement liés aux référentiels cœurs de l’entreprise (immobilier, espaces, occupants, assets…). On privilégiera également la robustesse de l’éditeur et le côté standard de la technologie sous-jacente.
Perspectives
Tout nouveau bâtiment se doit d’être plus digital et plus intelligent que ses prédécesseurs, en particulier lorsqu’il s’agit d’un siège social, vitrine d’une société. Mais plus de digital et plus d'intelligence requiert nécessairement plus de réflexion amont pour bien combiner le vertical et l’horizontal. Le terme « Smart Building » couvre des idées variées et ses enjeux méritent d’être challengés au meilleur bénéfice des propriétaires et futurs utilisateurs.
